31 mars 2013

Plan contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale




En janvier 2013, un plan de lutte contre la pauvreté en France et pour l'insertion des plus précaires a été adopté en conseil des ministres.

 Personne n'en parle. Apparemment absolument tout tourne autour du chômage et du déficit. Plus rien n'existe en France en ce qui concerne la politique et l'économie à part cela. Évidemment, ce n'est pas sexy de montrer des pauvres en France.

 A la limite, on préfère montrer des futurs pauvres, des gens qui vont bientôt perdre leur emploi mais qui ont encore l'air en bonne santé et qui ont encore une étincelle dans leurs yeux.  Par contre la personne à qui il manque quelques dents faute d'argent pour de longues séances de soins chez le dentiste ou la maman qui porte sur son visage les cicatrices de longs mois de RSA ou de recherches infructueuses de travail, ça non.

A la limite, on préfère montrer des précaires pas trop précaires, la jeune fille pimpante de 25 ans qui est obligée de vivre encore dans l'appartement de 120 m² de ses parents mais pas celle de 25 ans qui vit avec ses parents et ses petits frères dans un modeste 50m² faute de logements HLM.

Un pauvre, qu'est ce que c'est ?


Statistiquement, on définit un pauvre comme une personne vivant avec moins de 803 ou 964 euros. 803 euros représente le seuil de pauvreté selon l'ancienne définition de la France (50 % du niveau de vie médian, qui sépare la population en deux parts égales) et 964 euros selon les définitions d’Eurostat (organisme européen,  60 % du niveau de vie médian, qui est désormais le plus fréquemment utilisé par l'INSEE).

Ces différents seuils de la pauvreté font donc varier le nombre de pauvre en France (en 2010) de 4.8 millions selon la 1ere définition à 8.6 millions selon la 2nde. L'écart est important, discutable et discuté. Quoiqu'il en soit, que l'on prenne l'une ou l'autre des définitions, l'allure de la courbe est similaire.
Alors que la courbe du nombre de personnes pauvres tend à décroitre de 1970 à 2002, celle-ci se remet à croitre à partir de 2002-2004 jusqu'en 2010.

Plan contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale

Le texte adopté par le gouvernement Ayrault en janvier 2013 prévoit 9 mesures principales visant à protéger les personnes les plus en difficulté et à les réinsérer socialement et économiquement et cela dès septembre 2013:
  • L’engagement d’un rattrapage du niveau du RSA socle, de 10 %, en sus de l’inflation, d’ici à 2017, avec une première revalorisation de 2 % en septembre 2013.
  • L’instauration d’une “garantie” jeunes pour les 18-25 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation, en situation d’isolement et de grande précarité. Ce contrat, qui ouvre droit à un accompagnement intensif, à des propositions adaptées de formation ou d’emploi et à une allocation d’un montant équivalent au RSA, sera lancé en septembre prochain sur 10 territoires, avant d’être généralisé.
  • Une aide aux familles monoparentales ou nombreuses en situation de pauvreté, à travers une augmentation du montant de l’Allocation de soutien familial (ASF) et une majoration du Complément familial (CF). 
  • Un investissement massif dans l’hébergement et l’accès au logement, avec d’abord des mesures d’urgence : 9 000 places de plus - hébergement classique et accueil des demandeurs d’asile - pour en finir avec la gestion “au thermomètre” de l’hébergement d’urgence. 
  • L’allongement de la durée des contrats aidés, qui devra tendre vers une durée moyenne de 12 mois, pour donner plus de souplesse et, quand cela est nécessaire, plus de temps aux parcours d’insertion des personnes éloignées de l’emploi durable.
  • Le lancement d’une réforme du RSA activité, qui souffre d’un taux de non-recours record (68 %), en articulation avec la Prime pour l’emploi.
  • Un renforcement de l’accès aux crèches pour les enfants de familles en situation de pauvreté ; sur chaque territoire, le nombre d’enfants en accueil collectif issus de ces familles devra refléter la composition de la population locale, avec un minimum de 10 %.
  • La création d’un registre national des crédits aux particuliers (dit “fichier positif”) pour participer à la lutte contre le surendettement et d’un observatoire de l’inclusion bancaire, qui appréciera publiquement les pratiques des banques envers leurs clients en difficulté financière.

Pour le détail de ces mesures, un dossier est accessible en format pdf.

Ce n'est sans doute pas assez, mais ce n'est pas rien et cela aurait mérité plus d'exposition plutôt que de discutailler à l'infini sur une prévision de déficit de 3,4 % au lieu de 3%.

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